lundi 1 septembre 2008

Du polonium 210 dans les cigarettes : un secret de polichinelle

ww.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/du-polonium-210-dans-les-cigarettes-un-secret-de-polichinelle_16540/

Le 1 septembre 2008 à 13h57

Du polonium 210 dans les cigarettes : un secret de polichinelle

Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
A la suite d'un article publié aux Etats-Unis par une chercheuse luttant activement contre le tabagisme et les industriels du tabac, une polémique s'élève : on nous aurait caché la présence de polonium radioactif dans les cigarettes de certaines marques. Relayée en France, l'information génère un joli buzz mais cette radioactivité était connue depuis des lustres.
Les grands fabricants de tabac des Etats-Unis ont caché depuis quarante ans la présence dans leurs cigarettes de polonium 210, un produit dangereusement radioactif. C'est ce que révèle un article récemment publié dans l'American Journal of Public Health, signé de Monique E. Muggli, Jon O. Ebbert, Channing Robertson, et Richard D. Hurt. Monique Muggli, l'un des auteurs, actuellement associée à la Mayo Clinic, est depuis longtemps engagée dans la lutte contre les méfaits du tabagisme et a conduit des attaques ciblées contre les industriels, notamment en 2001 et en 2004.
Ces scientifiques ont épluché les documents internes de plusieurs entreprises du secteur, dont Philip Morris et British American Tobacco, rendus publics après un procès, et y ont découvert une stupéfiante information. Dès les années 1960, la présence de faibles quantités de polonium 210 dans les cigarettes inquiètent les fabricants au point que des études sont lancées pour tester des moyens d'en réduire la teneur. Le polonium (Po, découvert par Pierre et Marie Curie, laquelle était d'origine polonaise, d'où le nom de l'atome) est un élément radioactif particulièrement instable, d'une demi-vie de 138 jours, qui se transforme ensuite en plomb. Il émet des radiations alpha, c'est-à-dire composées de quatre particules, deux protons et deux neutrons. Lourdes, elles ne pénètrent pas la matière profondément. On peut les arrêter avec une feuille de papier et elles ne traversent pas la peau.
Effet des petites doses
En revanche, émises par du polonium inhalé et fixé au niveau des bronches, elles deviennent dangereuses, provoquant la formation de tumeurs cancéreuses. Pour chaque cigarette, la dose reçue est faible mais un fumeur régulier serait fortement exposé. Selon l'article, 30 cigarettes fumées par jour équivaudraient à 300 radioscopies par an. Au total, la radioactivité du Po 210 serait la cause de 1% des cancers du poumon aux Etats-Unis.
Pourtant, devant la difficulté d'extraire le polonium du tabac, les cigarettiers américains ont abandonné les recherches et occulté l'information à destination du public, comme le montrent les documents exhumés par l'équipe. L'un d'eux cite même un témoignage d'époque expliquant qu'il valait mieux ne rien dire car cet aveu « réveillerait un géant endormi ». L'expression anglaise (waking a sleeping giant) est même devenue le titre de l'article scientifique.
Reprise en France par Le Figaro puis par LCI, l'information a eu beaucoup de succès et scandalisé, à juste titre, de nombreuses personnes. Le nom même du produit incriminé a de quoi faire frémir puisqu'il a servi, en 2006, à assassiner Alexander Litvinenko l'ex-agent du FSB, les services secrets russes.
Mais à y regarder de plus près, cette révélation n'en est pas vraiment une. La présence de polonium radioactif dans le tabac des cigarettes est connue depuis bien longtemps. Le Po 210 ne vient d'ailleurs pas de la plante mais des engrais phosphatés dont on arrose les cultures, fabriqués à partir de minerais (où il est souvent associé au radium). On retrouve facilement son nom dans la (longue) liste des composés du tabac à fumer. Si son nom n'est pas souvent cité, c'est surtout parce qu'il n'est que l'un des quatre mille produits nocifs du tabac sans être, et de loin, le plus dangereux d'entre eux.
Reste la preuve, s'il en était besoin, que l'industrie du tabac peut effectuer des recherches démontrant la nocivité des cigarettes et en cacher soigneusement les résultats...

vendredi 29 août 2008

Les cancers du fumeur sont-ils radio-induits ?

http://perline.org/nucleaire-6/le-nucleaire-dans-tous-ses-etats/article/les-cancers-du-fumeur-sont-ils

Accueil du site > Nucléaire > Le nucléaire dans tous ses états > Les cancers du fumeur sont-ils radio-induits ?
Tabac

Les cancers du fumeur sont-ils radio-induits ?

Paru dans Silence, n° 161, en janvier 1993, puis dans le hors série - faibles doses de radiations

Août 2008 2008
par Perline
Tous les ans, en France le tabac cause 70 000 décès (Pr Tubiana 24-26/01/1980). C’est l’un des arguments utilisés par les nucléocrates pour montrer l’innocuité du nucléaire.
Officiellement les grands accusés du cancer du poumon, très rarement guérissable, dû au tabac, sont le goudron et la nicotine. Pourtant on a très tôt constaté [1] que le nombre de cancers du poumon était bien supérieur chez les fumeurs de plus d’un paquet de cigarettes faiblement dosées en ces deux composants que chez ceux fumant moins d’un paquet de cigarettes normales. On s’est donc demandé si le cancer du poumon ne serait pas plutôt dû aux radiations alpha de ses composants radioactifs, le plomb 210 (210Pb) et le polonium 210 (210Po), présents dans tous les types de tabac [2].
On sait que le 210Pb se transforme en émettant des radiations bêta, en 210Po, émetteur de radiations alpha, extrêmement destructrices à très courte distance. Chez les fumeurs l’action ciliaire de nettoyage des bronches est ralentie, provoquant une accumulation des particules radioactives aux bifurcations des segments bronchiaux [3] [2]. Des études en laboratoire sur une race de hamsters qui n’a jamais de cancer du poumon naturellement [4], ont montré l’évidence du lien entre l’inhalation du 210Po et ce cancer.
Pour le fumeur d’1 paquet 1/2 par jour, les « points chauds » que sont les bifurcations des bronches reçoivent 8 rem par an, l’équivalent de ce que recevrait la peau avec 300 radios du torse durant cette période [3]. Des autopsies de morts de cancer du poumon [5] ont montré que ces points chauds avaient accumulé, pendant la quarantaine d’années de leur vie de fumeur, une dose de 1600 rem. Même si la dose totale reçue par les poumons est faible, certains points sont donc victimes de très fortes doses provoquant des dégâts considérables dans les cellules.
Les radiations alpha que le fumeur reçoit aux bifurcations des bronches non seulement proviennent du 210Po contenu dans la fumée de cigarette qu’il aspire et du 210Po qui naît du 210Pb déposé aux bifurcations, mais encore des descendants du radon, inhalés entre les cigarettes [5].
De plus, la circulation de ces produits, que l’on retrouve dans le sang et l’urine des fumeurs, provoque un vieillissement et une mort précoce dus non seulement à d’autres cancers, mais également à de nombreuses maladies aussi diverses que l’emphysème ou la cirrhose du foie [6].

Les fumeurs passifs

50 à 75% du polonium et du plomb radioactifs de la cigarette, volatiles, restent dans la volute de fumée, et peuvent être réabsorbés par les poumons des personnes présentes [3] [7] [8]. De plus, les descendants du radon, présents dans les maisons, s’accrochent aux particules de fumée, augmentant ainsi la dose inhalée [8], tant pour les fumeurs actifs que passifs. Des chercheurs ont estimé que l’exposition aux descendants du radon intervient pour 20 à 100% des cancers du poumon des non-fumeurs [2]. Une étude japonaise qui a duré 14 ans [9] a démontré que les fumeurs passifs ont un risque doublé d’avoir un cancer du poumon par rapport aux non-fumeurs. D’autres chercheurs ont trouvé de très hautes concentrations de ces produits dans les poumons de non-fumeurs morts de cancer du poumon [10]. Ils soupçonnent très fortement ces « non-fumeurs » d’avoir été, en réalité, des fumeurs passifs.

D’où viennent les produits radioactifs du tabac ?

Les phosphates, utilisés pour la fabrication d’engrais, sont très concentrés en uranium. Parmi les descendants de celui-ci, le radon, gazeux, est libéré. Plus généralement, les produits radioactifs sont absorbés par les plantes. Si des produits phosphatés sont donnés aux animaux, ce qui est très courant, les vaches laitières, par exemple, pourront fournir du lait au radium (UNSCEAR 88).
Même s’il est vrai que tous les sols contiennent du radium et ses descendants, on trouve surtout le 210Pb et le 210Po dans les fertilisants utilisés dans la culture du tabac [3] [2]. Bien sûr, ces produits sont absorbés par les racines.
Mais le principal mode d’absorption du 210Pb par le tabac est différent. Les feuilles possèdent de très fins petits poils appelés trichomes. Les descendants du radium chargés électriquement s’accrochent aux particules de poussières de moins de 0,1 millionnième de millimètre, se déposent sur les feuilles et restent accrochées aux trichomes où ils se concentrent [2]. Aucun des procédés actuellement utilisés dans le traitement du tabac ne les élimine. Pourtant, le 210Po et le 210Pb ne contribuent en rien au goût et ne seraient pas difficiles à éliminer [4]. Des solutions, autres que de ne pas promouvoir la cigarette : faire du tabac biologique (!) et rechercher des espèces ayant moins tendance à concentrer le 210Po.
Les informations sur les effets liés à la radioactivité du tabac sont largement inconnues. En France les études n’existent pas et jamais rien n’est paru malgré quelques publications aux Etats-Unis, où il est également très difficile de faire connaître la composante radioactive du tabac et ses ravages, sans doute parce que les intérêts économiques priment. A côté de battages médiatiques contre la cigarette, prétendûment pour la santé, on peut voir la Communauté Economique Européenne subventionner les planteurs de tabac à hauteur de 10 milliards de francs (Verts Europe N°49).
Pourtant, aux Etats-Unis, de nombreuses personnes se sont arrêtées de fumer lorsqu’elles ont appris la composante radioactive de la cigarette, alors que goudron et nicotine ne les avaient jamais convaincues [8].
Mais en France nous avons en plus le poids des nucléocrates qui n’aimeraient pas qu’un quelconque rapport soit fait entre les poussières radioactives, d’où qu’elles proviennent, et les cancers. C’est la radiation alpha qui est responsable des cancers du poumon. La même que celle du plutonium, qu’on retrouve dans des déchets de décharges du CEA à la Hague ou bien encore à Moruroa, pour ne citer que quelques exemple.
Tout reviendrait à faire des études sur les faibles doses. Et là, il est urgent d’attendre...
Voir en ligne : La revue Silence

P.-S.

Note de l’auteure : 29 août 2008 : les journaux font mine de découvrir tous ces faits, alors qu’ils ont tout simplement couvert l’information.

Notes

[1] Hammond, E.C. & al. Some recent findings concerning cigarette smoking. In Origins of human cancer. New York : Cold Spring Harbor Laboratory, 1977 (102-12).
[2] Harley, N.H. & al. A model for predicting lung cancer risks induced by environmental levels of radon daughters. Health Physics. 1981 ; 40 : 307-316.
[3] Winters, T.H .& al. Radioactivity in cigarette smoke. New England Journal of Medicine. 1982 ; 306 : 364-365.
[4] Little, J.B. & al. Lung cancer induced in hamsters by low doses of alpha radiation from polonium 210. Science. 1975 ; 188 : 737-8.
[5] Martell, E.A. Radioactivity in cigarette smoke. The New England Journal of Medicine. 1982 ; 307 : 309-310.
[6] Ravenholt, R.T.Radioactivity in cigarette smoke. The New England Journal of Medicine. 1982 ; 307(5) : 312.
[7] Spencer, H. & al. Metabolic balances of 210Pb and 210Po at natural levels. Radiation research. 1977 ; 69 : 166-184.
[8] Winters, T.H. Radioactivity and lung cancer in active and passive smokers. Chest. 1983 ; 84 : 653-654.
[9] Hirayama, T. Non-smoking wives of heavy smokers have a higher risk of lung cancer : a study from Japan. Br. Medicine Journal. 1981 ; 282 : 183-5.
[10] Winters, T.H. & al. Radioactivity and cigarette smoke. Verlag Cherrie international inc.1984 ; 263-271.

Nucléaire : Le Figaro, puis Libé, puis tous les médias sortent un scoop... datant de plus de 15 ans

http://perline.org/blog/nucleaire/article/nucleaire-le-figaro-puis-libe-puis

Nucléaire : Le Figaro, puis Libé, puis tous les médias sortent un scoop... datant de plus de 15 ans

Par Perline, vendredi 29 août 2008 à 09:01 :: Nucléaire ::#164

Ah le beau journalisme d’investigation !
Une nouvelle plutôt effrayante que la présence de polonium radioactif dans les cigarettes ?
Il y a quinze ans l’esprit n’était pas à fustiger le tabac, pas plus que le nucléaire, alors... ce n’est que maintenant qu’on invite une prétendue « nouvelle » étude qui « révélerait » cette présence, à partir de documents « internes » aux sociétés de tabac.
Billevesées !
J’avais analysé des publications scientifiques et fait un long article sur le polonium 210, radioactif, dans les cigarettes, il y a quinze ans.
Le Figaro annonce un scoop, puis Libé titre royalement ce jour : « Les fabricants ont caché la présence d’un élément radioactif dangereux dans les cigarettes ».
Les médias enchaînent, la mémoire et la critique sont absentes.
Il y a quinze ans, dans le numéro 161 de janvier 1993 du mensuel Silence, j’ai publié un article détaillant les dangers des produits radioactifs dans le tabac, en particulier le polonium.
Ce point a aussi été traité dans mon livre "Tout nucléaire, une exception française, à la fin du chapitre 5 (pages 54-55), paru en 1997, en voici le contenu.
JPEG - 140.4 ko
Tout nucléaire, une exception française (de Perline)
Extrait des pages parlant des études concernant le polonium 210 dans les cigarettes.

Ces prétendus chercheurs de référence en matière de conséquences des radiations ne se préoccupent pas non plus des causes réelles des cancers du poumon puisqu’ils ne financent aucune recherche sur la radioactivité dans le tabac.
Cette radioactivité, nettement augmentée par les engrais phosphatés, se manifeste sous la forme de plomb 210, radioactif, retenu par les trichomes, petits poils des feuilles du tabac. Émetteur alpha, comme son descendant le polonium 210, il est extrêmement destructeur à très courte distance.
Non seulement il se concentre aux bifurcations des bronches, où il détruit sans relâche les tissus avec lesquels il est en contact, mais il se fixe d’autant mieux que les poumons de fumeurs sont encrassés par les goudrons.
Dès 1977, on a constaté - mais pas en France ! - que le nombre de cancers du poumon chez les fumeurs de plus d’un paquet de cigarettes faiblement dosées en goudron et nicotine était supérieur à ceux fumant un paquet de cigarettes normales.
Cela signifie donc que les goudrons et la nicotine ne sont pas les seuls en cause dans le cancer du poumon. On a fait fumer du polonium 210 à des hamsters qui n’ont jamais de cancer du poumon naturellement et on a démontré le lien entre les deux.
De plus, ces produits radioactifs sont retrouvés dans les mictions, après avoir irradié de nombreux organes et en particulier tout le système urinaire. Mais le lobby du tabac, allié au lobby du nucléaire et à l’État, n’a permis à aucune équipe française de faire paraître une quelconque publication.
Aux États-Unis les chercheurs ont vu leurs fonds supprimés après quelques années. Financer des recherches sur les conséquences des produits radioactifs du tabac sur la santé reviendrait à soupçonner la radioactivité de quelconques dommages.
N’y pensons pas

Sans commentaires